Jean-Guy Henckel
Les jardins de Cocagne ou comment cultiver la solidarité
Issus d’un modèle suisse auquel a été ajouté un volet social, le premier Jardin de Cocagne a démarré en 1991 sur l’initiative de l'Association Julienne Javel de Besançon, en France. Il s’agit de jardins collectifs où travaillent des femmes et des hommes en situation précaire (sans domicile, chômeurs de longue durée, bénéficiaires du Revenu Minimum d'Insertion…). Encadrés par des maraîchers/encadrant, ils cultivent des légumes biologiques de saison distribués une fois par semaine aux adhérents du jardin.
On devient adhérent en achetant une "part légumes" [...] qui correspond, à la belle saison, à la consommation d’une famille de 4 personnes, tandis qu’une famille de 2 personnes peut souscrire pour une demi-part. Au printemps comme en hiver, des légumes très variés sont fournis aux adhérents. [...]
Les paniers hebdomadaires ne contiennent pas que des légumes ; c’est aussi du lien social entre des personnes en difficultés sociales et le reste de la société, un échange non misérabiliste [...].
L'objectif des Jardins est d’associer des citoyens à une démarche sociale et économique, dans une perspective de développement local ;
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Le contrat au sein de l'association permet aux jardiniers de travailler ou retravailler et, par là-même, de retrouver un statut social, une activité et un salaire. L’impératif de production suscite une dynamique de travail et une reconnaissance d’utilité pour la société. Les personnes passent d’une situation d’assisté à celle de producteur. Le travail au jardin est une étape dans un processus de socialisation et d’accès à l’emploi. Ce changement de situation est souvent déclencheur d'autres bouleversements. Ainsi, cette reprise d'activité est-elle un moment privilégié qui permet de régler tout un ensemble de problèmes professionnels, sociaux et personnels. Au-delà des seules vertus de cette remise au travail, le projet des Jardins de Cocagne mise sur les ressources de l’inscription dans un tissu social local.
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