Communiqué

COLLOQUE / LE JARDIN ET LA NATURE DANS LA CITE

Saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs/France), 7 et 8 juin 2001


L'essor des préoccupations écologiques (en matière de respect de l'environnement, de maîtrise des énergies, de volonté de développement durable), l'insatisfaction sur la qualité des espaces et du cadre de vie de la ville moderne (le poids des schémas fonctionnels, la diffusion de modèles esthétiques standardisés, l'uniformisation des paysages urbains), et la reconnaissance de l'art des jardins (valorisation des jardins historiques, et des professions spécialisées, engouement du public pour les expositions-ventes), concourent, depuis quelques années, à un renouveau d'intérêt pour le projet de jardin dans nos villes.
Celui-ci est indissociable de la restructuration qui s'est effectuée et qui s'effectue des espaces publics et des pratiques d'aménagement urbain.

Bien souvent, les habitants des villes expriment des demandes de fleurissement ou de parcs et jardins plus diversifiés pour leur quartier. Les communes, quant à elles, se soucient de la maîtrise des coûts d'entretien " d'espaces verts " de plus en plus vastes et nombreux : squares, jardins publics, parcs et promenades, mais aussi ronds-points, bordures de voies, talus routiers, etc. -Peux-on d'ailleurs définir ces derniers lieux comme des jardins ?
La gestion différenciée des espaces verts (ou " l'entretien écologique ") et la création de biodiversité en ville, ainsi que la renaturation des espaces délaissés, peuvent être des réponses particulières à ces exigences.

La notion de " ville verte " apparue durant le XXe siècle, qui consiste à ouvrir la cité sur la nature, par des parcs, des squares, des jardins familiaux, mais aussi à soumettre l'urbanisation à des exigences d'espaces plus amples, permettant aux rues, aux avenues, de devenir plantées ou engazonnées, et aux résidences de bénéficier de jardins privés, a certainement bouleversé la vision de la cité, les exigences sociales, et les politiques urbaines.
Dans la ville historique, ou la ville traditionnelle avant le milieu du XXe siècle, nous sommes majoritairement dans la minéralité de rues et de places de taille réduite ; sauf lorsque l'espace s'ouvre sur un fleuve ou une topographie particulière. Les parcs et jardins, peu nombreux sont bien circonscrits.
Dans la ville moderne, au contraire, les situations paysagères sont majoritaires : longs et larges espaces de circulation, grands espaces verts, lieux sans usages, endroits instables situés entre la ville et la campagne, et espaces aux contours difficiles à saisir, portent à une nouvelle attention pour le paysage de la cité.

Les urbanistes, les architectes et les paysagistes, tout comme les maîtres d'ouvrages (collectivités, promoteurs, simples citoyens) ont un rôle important à jouer dans la diversification des jardins et la présence de la nature en ville.

L'écologie, au travers du concept de développement durable, sera-t-elle au centre des futurs enjeux des politiques urbaines de demain ?

Or, le jardin et le paysage, en milieu urbain, ne relèvent pas seulement d'enjeux environnementaux et esthétiques, mais peuvent être le lieu d'expériences fondatrices et d'ouverture sociale sur la cité. Le jardinage amateur est présent un peu partout dans nos villes : dans les quartiers pavillonnaires, comme dans les grands ensembles ou proche des centres, sous forme de jardins d'insertion ou de jardins familiaux. Outre, bien sûr, la question de sa valeur sociale, cette pratique de l'espace urbain créé-t-elle un modèle de développement pour la cité ? Quel rôle alors ces espaces doivent-ils jouer dans l'aménagement urbain ? Quelles valeurs éthique et esthétique peut-on leur attribuer ?

Dans le prolongement de l'exposition " A la recherche de la cité idéale ", présentée à la Saline royale, une réflexion sur les jardins et la nature dans les villes peut apporter d'autres témoignages historiques et idéaux pour demain.

L'objectif de ce colloque est d'échanger des informations sur des conceptions de jardins -passées ou présentes- sur des expériences de terrains, sur des études pratiquées et sur les espoirs ou enjeux à venir.
A partir de l'expérience et des contributions de différents intervenants dans le domaine de la conception, de la pratique, et de la gestion des espaces verts, la rencontre vise à préciser les conditions et les enjeux actuels du jardin et de la nature en ville, c'est à dire les manières de penser et d'agir des différents partenaires d'un même projet de ville où le jardin et la notion de nature sont au cœur même de la vie de la cité.

Une vingtaine de personnes invitées viendront confronter leur expérience et leur compétence : des responsables de services municipaux, des conservateurs de parcs et jardins, des architectes-paysagistes, des enseignants et chercheurs. Parmi lesquels : Gaëlle Aggeri, Michel Baridon, Christine Dalnoky, Georges Descombes, Pierre Donadieu, Pierre Frey, Jean-Guy Henckel, Klaus Holzhausen, Lucien Kroll, Jean-Paul Pigeat.

Le colloque est destiné aux professionnels de l'urbanisme, du paysage et de l'horticulture, aux responsables des collectivités locales, aux spécialistes des sciences sociales, mais aussi à tous ceux dont les activités et les passions sont proches des jardins.

Trois tables rondes et un débat public sont ainsi proposés :
- Le jeudi 7 juin, au matin : Le jardin comme enjeu public / projet, histoire, idéologie ;
- L'après-midi : Usages sociaux et citoyenneté du jardin / quels territoires ? ;
- Le vendredi 8 juin, au matin : Politiques vertes urbaines, de l'espace agricole au jardin.
- L'après-midi, un débat, la théorie du paysage et des jardins à l'épreuve des politiques, conclura le colloque en présence d'élus de la région.

Le programme détaillé est donné ici, ainsi que les thématiques prévues de chacun des intervenants.


Ce colloque est organisé par l'Institut Claude-Nicolas Ledoux, avec le concours de l'association Acanthe, et le soutien de la DIREN de Franche-Comté.
Prix : 250 FF
Inscriptions avant le 31 mai ; Tél. +33/ 03 81 54 45 00

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