Informations mises à jour le 24/06/2002

Programme (.pdf) > Fiche d'inscription (.pdf)

Rencontres
Patrimoine mondial - Patrimoines industriels
20 septembre 2002
Saline royale d'Arc-et-Senans

 

English Presentation

DEPUIS LES GRANDES ÉTAPES de la désindustrialisation, on assiste à l'apparition d'un intérêt nouveau pour le patrimoine de l'industrie. La globalisation économique, l'accélération technologique, et le développement de l'archéologie industrielle semblent susciter de nouvelles approches vers ce patrimoine particulier.

Pourquoi et comment certaines traces de l'histoire industrielle se métamorphosent-elles en héritage ? S'agit-il de porter à la postérité la mémoire d'un groupe social, d'une idéologie, d'une architecture, de techniques de travail ? Le legs industriel, s'inscrit-il toujours dans le long terme, dans le besoin de transmettre ?

Question d'autant plus importante aujourd'hui que l'accélération du processus de désindustrialisation rend obsolète toujours plus de bâtiment industriel en Europe entière. Nombre sont détruits, d'autres bénéficient de mesures de protection et de sauvegarde, beaucoup sont l'objet de remise en valeur, de réhabilitation architecturale ou de conservation. Les acteurs participant à ce processus ne se limitent plus aux services de l'Inventaire et des Monuments Historiques ou encore au milieu universitaire et érudit. Élus locaux, architectes, urbanistes, industriels et commerçants, co-construisent et se partagent désormais ce legs particulier.

Comment interpréter ce phénomène ? Observe-t-on une unité ou plutôt une diversification des instrumentalisations de cet héritage ? Quel est désormais son rapport avec la mémoire, l'idéologie, l'histoire, la géographie ?

D'autres questions semblent également se poser :
- Que met-on réellement en valeur dans ces sites et pourquoi ?
- Comment passe-t-on de la phase du monument protégé à celle du monument média ?
- Y découvre-t-on a posteriori une plastique industrielle ?

A cet égard, l'exemple de l'ancienne saline d'Arc-et-Senans (Doubs) fourni un cadre approprié pour ce type de réflexion. Construite selon les plans de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux, entre 1775 et 1779, elle est considérée à l'heure actuelle comme l'un des joyaux les plus remarquables et originaux de l'architecture industrielle. Le site figure, en effet, sur la Liste du patrimoine culturel de l'Humanité. Il est considéré comme l'un des éléments essentiels d'une " cité idéale " qui dépasse le cadre de la technique industrielle. Les éléments historiques des modes de vie, les conditions de travail et les identités sociales sont effectivement des éléments peu mis en valeur sur le site, car aucun élément technique ne subsiste. C'est plutôt par la médiation d'une image, dissociée de la valeur utilitaire, par l'effet architectural et urbain des édifices que le monument interpelle notre mémoire collective.

Peut-on, dès lors, simplement parler de patrimoine industriel ? Cela revient à se demander comment le définir ? Que met-on en scène ?

A l'occasion des 20 ans de son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, et des 30 ans de la Charte de l'Unesco, l'Institut Claude Nicolas Ledoux propose des rencontres qui auront lieu le 20 septembre 2002 sur le thème : " Patrimoine mondial - Patrimoines industriels ".

 

Programme (.pdf) > Fiche d'inscription (.pdf)

 

jeudi 19 septembre

En soirée : Cérémonie anniversaire des 20 ans d'inscription de la Saline d'Arc-et-Senans sur la Liste du Patrimoine culturel de l'Humanité. En présence de M. Francesco Bandarin, directeur du Centre du patrimoine mondial à l'Unesco, à l'occasion des 30 ans de la Charte du patrimoine mondial.

Dîner

vendredi 20 septembre

8 h 30 : accueil du public
9 h 00 : ouverture des entretiens par M. Francesco Bandarin
9 h 10 : conférence introductive de M. Robert Damien, université de Franche-Comté :
" Promesses et problèmes du patrimoine industriel "

9 h 50 : pause
10 h 10 : Entretiens #1 - Valorisation économique du patrimoine technique et industriel
(coordination : Michel Cotte, expert ICOMOS)

(…) Le passé industriel concerne simultanément le bâti, les hommes et les machines. Avant d'être un patrimoine, le site industriel a été un lieu d'activité technique, de production, de transport, de service… ; un lieu qui a pu connaître des transformations, des évolutions, des changements d'usage.
La question du patrimoine se pose ensuite, seulement ensuite, et généralement à travers une crise où la survie même du site est souvent une question centrale, accompagnant celle du drame social de l'arrêt d'activité ou de sa menace. En cela, le patrimoine technique et industriel ne ressemble en rien aux autres déclinaisons du patrimoine, qu'il soit religieux, architectural, militaire, urbain, naturel ou culturel.
C'est un héritage qui témoigne d'une histoire, parfois de plusieurs, et qui a en lui-même une histoire. Une série de questions se pose alors sur sa valeur historique, sur son authenticité, ses significations, sur les possibilités de restauration, enfin sur l'intérêt de le présenter au public ou à de nouveaux usages. C'est-à-dire de le transformer en projet économique.

· [2 cas maximum à retenir] Cas n°1 : Le Train Jaune pyrénéen
· Cas n°2 : Le Canal du Midi, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1996
· Cas n°3 : La manufacture et le village de New Lanark, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial depuis 2001, par Jim Arnold, Director and Village Manager - New Lanark Conservation Trust

Débat avec 3 grands témoins invités :
- Alain Chenevez, sociologue à l'université de Franche-Comté
- Louis Bergeron / Maria Teresa Pontois, TICCIH
- (sous réserve) Bernard André, secrétaire général du CILAC
- (sous réserve) M. Stagliano / Mme Brière, VNF

13 h 00 : déjeuner
15 h 00 : Entretiens #2 - Reconversion de sites en lieux de culture artistique
(coordination : Fabrice Raffin, sociologue)

Derrière le phénomène croissant de reconversions de sites industriels ou marchands en lieux de culture, la diversité des situations, des sites investis et des projets culturels ne manque pas de faire question quant aux véritables effets attendus de cette évolution.
La valorisation du patrimoine se trouve aujourd'hui confrontée à une contradiction. D'une part, pour garder sa valeur symbolique spécifique, il doit rester à l'écart des circuits des valeurs marchandes. D'autre part, la valorisation semble difficile voir impossible en dehors d'actions à dimension commerciale (H.-P. Jeudy).
(…)
Au moment où s'élèvent des voix demandant une gestion et une valorisation " intégrée " des patrimoines pour qu'ils ne restent pas les coquilles vides de la mémoire, quelles perspectives spécifiques de valorisation des sites offrent véritablement les projets artistiques et culturels ? Dans leur diversité, quels liens entretiennent-ils avec l'héritage technique, le cadre bâti, la mémoire des lieux ?
La diffusion et la création artistiques ont aussi leurs exigences. Dès lors, comment les artistes peuvent-ils trouver un équilibre avec les enjeux de conservation et de valorisation ? Quel dialogue instaurent-ils entre leurs désirs de diffusion et de création et les contraintes architecturales et symboliques des sites et les artistes ? Comment les qualités singulières des anciennes bâtisses industrielles ou marchandes constituent-elles des prises originales en termes de diffusion et de création ?

· Cas n°1 : La Cartoucherie de Vincennes, par Joël Cramesnil.
· (sous réserve) Cas n°2 : l'usine sidérurgique de Völklingen, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1994

Débat avec 3 grands témoins invités :
- J . Dedolin, Directeur général de l'Institut Claude Nicolas Ledoux
- Henri-Pierre Jeudy, philosophe
- (sous réserve) François Barré
- Alain Mousseigne, Les Abattoirs de Toulouse

18 h 00 : clôture des rencontres


Informations
Tél. +33/ 03 81 54 45 00
 
E-mail >
saline.royale@wanadoo.fr
Inscription
Téléchargez le formulaire
 
Programme (.pdf)
Téléchargez le programme
English Presentation