Michel Baridon

La révolution industrielle et les grands parcs urbains en France, en Angleterre et aux Etats-Unis

 

A. Les décideurs du Second Empire et leurs motivations. Pour Napoléon III et pour Alphand, doter Paris de grands parcs urbains (le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes, les Buttes Chaumont) c’est poursuivre une tradition qui existe depuis l’Ancien Régime ; c’est aussi greffer sur cette tradition les modèles anglais dont John Loudon a été le créateur et l’inlassable défenseur ; c’est enfin faire des grands jardins urbains l’illustration concrète de l’extinction du paupérisme, un article-clef du programme politique du Second Empire.

B. Différences entre la France et l’Angleterre. En dépit de similitudes apparentes (la satisfaction de besoins rendus criants par l’urbanisation rapide due à la Révolution industrielle) des différences existent entre les deux pays.

B1. La tradition française est issue des promenades urbaines dont Louis XV avait doté les grandes villes de France. Elle est reprise de façon différente par la Révolution et par Napoléon I. La Révolution s’en sert pour lancer l’idée de patrimoine national (Création du musée des monuments français par Alexandre Lenoir), l’Empire pour faire entrer l’esprit du code civil dans les mœurs (Droit de chacun à une sépulture en rapport avec sa fortune et création du Père-Lachaise). Louis Philippe tente une conciliation avec l’action du préfet Rambuteau.

B2. En Angleterre, tout est différent. La croissance de la population, l’urbanisation rapide, poussent l’ail gauche de la bourgeoisie à demander des parcs publics (Bentham, Elizabeth Gaskell). Lié à ces milieux, exploitant les possibilités offertes par la liberté de la presse, J. Loudon se fait le champion des parcs paysagers publics et de l’éducation populaire par la botanique. Son programme s’appuie sur la philosophie et sur les sciences du vivant.

C. Parallèle entre Loudon et Alphand.

D. Prolongements de l’histoire européenne outre-Atlantique. A son retour d’Angleterre, l’américain Olmsted veut créer des parcs pour " les sociétés démocratiques ". L’exemple de Central Park. Animé par les mêmes intentions, il veut assurer à l’homme moderne la possibilité de reprendre contact avec la nature en protégeant certains sites. Il obtient la création des premiers parcs nationaux, alors que le mot écologie n’est pas encore entré dans le vocabulaire des nations industrialisées ? L’exemple de Yosemite.

Conclusion. La vie de la nature dans la cité est inséparable de motivations sociales et idéologiques. Plus ces motivations sont ouvertes aux besoins de la population et au mouvement des idées, plus elles aboutissent à des créations fécondes dans l’histoire de l’urbanisme et dans l’histoire générale de la civilisation.

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